Jean Salumu, un Belgian Lion en Italie : “La transition a été difficile”
Pour son premier défi à l’étranger, Jean Salumu a changé de club en pleine saison.
- Publié le 13-02-2019 à 07h00
- Mis à jour le 13-02-2019 à 08h25
Pour son premier défi à l’étranger, Jean Salumu a changé de club en pleine saison. MVP de la saison 2017-2018, six titres consécutifs de champion de Belgique et sept fois vainqueur de la Coupe de Belgique avec Ostende..., Jean Salumu (1,93 m) a tout gagné en Belgique. L’été dernier, il quittait donc son pays natal pour tenter l’aventure à l’étranger. L’ailier de 28 ans a d’abord atterri à Sakarya, en Turquie, avant de rompre son contrat en décembre pour prendre la direction de Varese, en Lega Italia. Entretien avec l’un des plus beaux palmarès de l’histoire du basket-ball belge.
Jean, pourquoi avoir changé d’équipe en pleine saison ?
"Tout se passait très bien sur le terrain. Je jouais bien et j’avais beaucoup de temps de jeu. Mais en dehors du terrain il y avait beaucoup de problèmes. Notamment financiers. Nous n’étions pas payés à temps puis ils ont laissé partir plusieurs joueurs mais également le coach. C’est ce qui m’a poussé à partir aussi. Mon futur était très incertain tant sur le plan financier que sportif."
Varese cherchait un profil comme le vôtre ?
"Oui. Le staff voulait un joueur au poste 2-3 capable d’apporter un impact en sortant du banc. Ils m’appréciaient et m’avaient déjà vu jouer lorsque nous étions allés là-bas avec Ostende en Europe Cup 2015. C’est une équipe avec une grosse histoire. Pour moi, c’était le meilleur choix."
Comment vous sentez-vous désormais ?
"J’admets que la transition n’a pas été simple. J’ai aussi un rôle différent de celui que j’avais en Turquie. Ici je sors du banc, alors que je jouais 30 minutes là-bas. Donc ça prend du temps à ce que je m’y fasse et à ce que je maîtrise les systèmes et le style de jeu. Je suis là désormais depuis deux mois et mon temps de jeu augmente de plus en plus (NdlR : 5,3 points et 12 minutes de jeu de moyenne après 10 matchs) . Tout comme mes prestations personnelles, qui sont de mieux en mieux (NdlR : 15 points contre Trieste) ."
C’est plus compliqué que ce que vous pensiez ?
"C’est clair. Débarquer comme ça en pleine saison n’est vraiment pas simple. Mais, petit à petit, les choses s’améliorent. Le plus difficile a été de m’adapter aux systèmes et à l’équipe parce que beaucoup de joueurs sont présents depuis longtemps. Heureusement pour moi, mes coéquipiers m’ont aidé beaucoup à m’adapter."
Le style de jeu est fort différent en Italie ?
"Le niveau en Turquie était déjà plus haut qu’en Belgique mais c’est encore différent en Italie. C’est une ligue très physique. Toutes les équipes sont très compétitives. Tous les matchs sont des vrais combats devant des salles pleines à craquer. C’est très chouette de jouer dans ces conditions. À Varese, il y a par exemple 4 500 fans à tous les matchs. Le week-end dernier, nous avons gagné à Trieste devant 7 000 personnes ! Nous sommes virtuellement sixièmes et qualifiés pour les playoffs."
Pensez-vous pouvoir encore passer un palier ?
"Bien sûr. Je dis toujours ‘étape par étape’ mais j’ai des objectifs. Je souhaite évidemment encore atteindre un niveau supérieur."
Vous serez encore à Varese l’an prochain ?
"J’ai un contrat d’une année avec un bonus d’une autre année. Je serai heureux de rester car c’est un chouette club. Si, en revanche, la possibilité se présente d’aller encore à un échelon supérieur, ce qui a toujours été mon but, je la saisirai. Mais je vais d’abord tout donner ici et nous verrons ensuite. C’est encore tôt pour envisager la suite."
Son avis sur...
Son duel avec boukichou "Battre Khalid pour revenir à Ostende"
Le hasard du tirage au sort de la Fiba Europe Cup l’a mis sur la route de son ancien coéquipier Khalid Boukichou, aujourd’hui à Pristina. "Nous en avons déjà discuté. Je lui ai dit de ne pas jouer trop fort contre nous (rires) . Ça sera fun de s’affronter. C’est toujours très agréable de jouer contre un ancien coéquipier, qui plus est un autre Belgian Lion. On verra ce que ça donne mais ça sera un bel affrontement." Et en quart de finale, c’est le vainqueur d’Ostende-Groningen qui l’attend. "C’est clair que ça serait très spécial de revenir là-bas pour revoir tout le monde. J’espère vraiment qu’on va battre Khalid pour que je puisse revenir à Ostende."
Le match Belgique - islande "L’occasion d’intégrer les jeunes"
Le 24 février prochain, les Belgian Lions se frotteront à l’Islande dans le cadre des pré-qualifications pour l’Euro 2021. Un match pour du beurre mais pour tester quelques jeunes qui font partie de la pré-sélection. "Nous sommes déjà qualifiés, donc c’est une belle opportunité pour quelques jeunes joueurs d’intégrer l’équipe. Pour eux, ça sera spécial. On verra ce que le coach décide mais je pense qu’il souhaite aussi aligner une belle équipe pour le prestige et pour faire plaisir aux fans. Pour nous, les plus anciens de l’équipe, c’est toujours chouette de se retrouver. J’ai hâte d’y être et de battre l’Islande pour terminer sur une belle note."
La vie en italie "Varese vibre pour le basket-ball"
Jean Salumu est le seul Belgian Lion à évoluer dans le championnat italien. Mais il s’est vite habitué à sa nouvelle vie en Lombardie, dans le nord du pays, au pied des Alpes. "Varese est une très belle ville qui vibre beaucoup pour le basket-ball. Il n’y a pas de club de football ici, donc tout le monde suit le basket. Et puis, c’est aussi un très bel endroit pour vivre. Il y a tout ce dont on a besoin et des bons petits restos italiens. Varese est une très belle ville, toute proche des grands lacs du nord de l’Italie et des parcs naturels. Donc la qualité de vie est très bonne. En plus, je ne suis qu’à une heure de Milan et à une heure de Côme. Je suis très bien ici."